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Les preuves contre Saddam Hussein l L'Affaire Elf

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     Analyse des articles

          :: Le Canard enchaîné

               :: Caricature

     La caricature qui accompagne l'article intitulé « La justice en haut Dumas » est quelque peu décalée en apparence puisqu'elle représente Alain Juppé. Mais, en fait, l'auteur sous-entend que Monsieur Juppé pourrait être impliqué dans cette affaire puisque la légende nous apprend que Dumas est le seul politique à avoir été inculpé tandis que Juppé annonce « Je m'en réjouis sans arrière-pensées ». Ce ton qui se veut faussement naïf provoque l'effet contraire que celui escompté. Ironiquement, l'auteur induit qu'il ne faut exclure en aucun cas la possibilité d'un lien entre Alain Juppé et l'affaire Elf.

               :: Article

     L'article La justice en haut Dumas traite l'affaire Elf et en particulier le cas de Roland Dumas, politique impliqué dans cette affaire. Nous allons donc voir en quoi ce thème, traité par Le Canard Enchaîné, est une dénonciation de cet homme et même plus particulièrement de la justice.
     
     L'article commence par exposer les deux réactions possibles des deux parties : les «pro-Dumas» et les «anti-Dumas». Pour les premiers qui «s'indignent», comme le précise le journaliste, «cet homme était donc innocent et il a été traîné dans la boue, perquisitionné, […]». Il conclue ce point de vue par «La justice est vraiment pourrie !».

     Ensuite, il décrit l'opinion opposée et rapporte les pensées des «autres qui s'emportent» : «cet homme n'échappe au châtiment qu'en raison de son camp, […]». Il ajoute en fin, également pour ce point de vue là : «La justice est pourrie !». Bien entendu, nous sentons bien l'opposition qu'il y a entre les deux phrases identiques. L'une est beaucoup plus ironique que l'autre et en même temps l'autre dénonce la justice et son rôle dans cette affaire, point sur lequel nous allons nous pencher dans un second paragraphe.
     En effet, durant tout l'article, la justice «en prend pour son grade». Tout d'abord, le rédacteur joue et fait un jeu de mots en annonçant : «Joly bilan», en référence bien entendu à la juge Eva Joly. S'en suivent toute une série de mots d'expressions ou de phrases ironiques à souhait comme :  «cette grande œuvre de justice». Mais on trouve aussi des expressions beaucoup plus directes telles que : «obstination de la justice à vouloir se trouver une session de rattrapage» ou encore «les errements de la justice». On note également des attaques et des «conseils» du journaliste comme «les juges, qui ne devraient dire que le droit» ou encore «ce n'était pas à la justice d'en décider». Il faut ajouter que nous nous devons de citer l'ultime phrase du papier qui jette une dernière pointe envers la justice en disant : «ces magistrats parachèvent […] le total désastre judiciaire».
     Dans un dernier point, nous pourrions parler du fait que l'auteur, à deux reprises dans cet article, enfonce le clou en précisant, qu'à l'époque, Le Canard Enchaîné avait anticipé l'affaire et les évènements. Par plusieurs phrases, il accuse certaines personnes de n'avoir point pris aux sérieux ces dires puisqu'il nous dit : «Quand Le Canard Enchaîné l'affirmait de bons esprits (ironie visible) raillaient sa supposée complaisance […]» ainsi que : «et Le Canard l'écrivait déjà en 1998».

     Grâce à tous ces points développés ici, nous pouvons dire que cet article est une attaque totale envers la justice et ses modes de fonctionnement et de résolution à travers l'affaire Elf et Roland Dumas. Cette attaque est très marquée grâce aux différents moyens employés par Louis-Marie Horeau.

          :: Marianne

               :: Article

     L'article de Marianne intitulé «Un procès Elf sous haute tension» est certainement le plus traditionnel de tous. En effet, la journaliste Laurence Dequay aligne, dès les premières lignes, les faits et les chiffres sans aucune satire, attaque ou ironie de quelque ordre que ce soit. La seule pointe d'ironie visible serait sans doute l'expression « le célèbre Alfred » en référence à Alfred Sirven célèbre, certes, mais certainement pas dans le bon sens. On note que la relaxe de Roland Dumas est énoncée mais la rédactrice de Marianne n'insiste aucunement là-dessus.
     On pourrait donc ranger cet article dans la catégorie article "classique" puisqu'il n'assure pas un rôle satirique comme le fait
Le Canard Enchaîné.


     Comparaison des articles

   Ensuite, le fond : en fait, la différence se situe surtout sur ce point là. Pour Le Canard enchaîné, tout commence dès le titre avec un premier jeu de mots : "La justice en haut Dumas". il est certain que ce titre est nettement moins banal que celui de Marianne : "Un procès Elf sous haute tension". Ensuite, dès les premières lignes, la rédactrice du papier pour Marianne aligne les faits et les chiffres de façon très traditionnelle, sans attaque ou dénonciation de quelque ordre que ce soit. La seule pointe ironique visible serait sans doute l'expression "le célèbre Alfred" en référence à Alfred Sirven. En revanche, Louis-Marie Horeau, rédacteur de l'article du Canard enchaîné, démarre in media res et se positionne en pro-Dumas. Il utilise l'ironie pour mieux attaquer. Les arguments qu'il utilise (et qui sont donc ceux du point de vue des pro-Dumas) se détruisent d'eux-mêmes quand on connait ne serait-ce que la moitié de cette "saga". Il accuse la justice d'être pourrie puis il enchaîne jeux de mots sur jeux de mots. Par exemple, "Joly bilan" (du nom du procureur de cette affaire") ou encore "le total désastre judiciaire (en référence à la société Total-Fina-Elf). Puis il se moque de la subtile différence qu'ont tenté de faire les juges entre "blamâble" et "pénalement punissable". En fait, il est anti-Dumas et dénonce la justice qui, ayant les preuves que "d'inexplicables et consistants mouvements d'argent en liquide ont été découverts" mais qui persiste à couvrir une personne en la relaxant.

   En définitive, on pourrait donc conclure qu' encore une fois Le Canard enchaîné reste l'exemple de référence en matière de journal satirique. Il est bien plus incisif et critique que d'autres journaux comme Marianne.

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