Date

     Célèbre hebdomadaire satirique qui sort le mercredi, Le Canard enchaîné est un objet médiatique parfaitement hybride qui prétend, dès son premier numéro, donner « toutes les fausses nouvelles du monde entier, transmises de Berlin par fil barbelé ». Les journalistes virtuoses du jeu de mots, dénoncent les abus des hommes politiques, des grands patrons de l'industrie tout en rapportant leurs éventuels écarts de langage. Le Canard enchaîné est resté un journal qui refuse la publicité, ce qui est très rare dans la presse mondiale et a beaucoup contribué à sa réputation.
Journal de forte identité, le « Canard » a une sensibilité générale de gauche mais il est toujours resté rigoureusement indépendant de toutes les organisations politiques et économiques. Le Canard enchaîné est le seul journal né de la Première Guerre mondiale et qui y ait survécu.

     Création

     Le Canard enchaîné a été fondé le 10 septembre 1915 par Maurice et Jeanne Maréchal avec la complicité de Victor Smell. Il se donna pour mission, sous une coloration pacifiste, anticléricale et antimilitariste, d'être une tribune impertinente luttant contre la propagande du gouvernement et également de se battre contre la censure, les méfaits du conformisme et le «bourrage de crâne». Né du « Canard du Boyau, journal de poilus du 74ème régiment d'infanterie, il effectue un essai pendant deux mois, mais disparaît en octobre de la même année pour réapparaître en 1916. Pourquoi l'appellation de "Canard" ? Justement parce qu'en argot, canard signifie "journal", bien sûr, mais aussi "fausse nouvelle lancée dans la presse. Or, on sait que la presse abonde de fausses nouvelles à l'époque contre lesquelles Maurice Maréchal s'insurge. L'hebdomadaire a été fondé avec peu de ressources et a obtenu dès les premières semaines de sa sortie un succès suffisamment important pour pouvoir se passer de commanditaire et de publicité.

Le premier Canard enchaîné

» Agrandir

     Diffusion

     Dans l'entre-deux-guerres, l'hebdomadaire connaît une diffusion stable : 255 000 exemplaires en 1936, 225 000 en 1939. Il a cessé de paraître en juin 1940 avec l'occupation allemande mais, il réapparaîtra à la Libération en septembre 1944. Le Canard enchaîné traversa une période de longueur au début des années 50, mais il dynamisa sa formule en développant l'information, en doublant sa pagination et en pratiquant le journalisme d'enquête dont il a été l'initiateur en France. Grâce à tout cela, le journal retrouva sa vigueur et son essor. Actuellement, son tirage moyen se situe entre 500 000 et 550 000 exemplaires, mais il a parfois atteint et dépassé un million d'exemplaires à l'occasion de certaines grandes affaires dans les années 1970 et 1980.

     Fontionnement

Juridiquement, le Canard enchaîné est une société anonyme. Il appartient à ses collaborateurs qui en sont les actionnaires et les gestionnaires, selon le souhait de son fondateur Maurice Maréchal. Pour préciser, ce sont plutôt des dépositaires que les propriétaires des actions qui ne peuvent ni être vendues, ni transmises à des tiers et dont la possession est liée à la présence au journal. Quand la présence d'un membre du journal cesse, les actions sont redistribuées à l'intérieur du Canard.

Bibliographie l Contact - remerciements
Copyright Le Canard enchaîné - 2003