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     Le Canard Enchaîné se caractérise par les grandes affaires qu'il a su porter au grand jour et qui lui ont permis d'arriver au succès. Ses sources sont même enviées par les autres journalistes aussi bien que par le pouvoir qui a bien souvent cherché à les découvrir par tous les moyens.
     Quatre grandes affaires ont fait trembler le pouvoir : «la commode à Focard» dont l'avocat était Roland Dumas, la feuille d'impôt de Jacques Chaban-Delmas, les scandales immobiliers sous Pompidou, les diamants de Bokassa. Très bien informés, les rédacteurs ont pris leurs responsabilités là où les autres journaux ont failli.

     L'Affaire Bokassa

     Le 10 octobre 1979, 21 jours après la chute de Bokassa, l'affaire des diamants éclate. Le Canard Enchaîné publie en première page de son numéro un document :

Le Comptoir National de Diamant

Veuillez remettre à Madame Dimitri, secrétaire à la présidence de la République, une plaquette de 30 carats environ destinée à
Monsieur Giscard d'Estaing, Ministre des finances de la République Française.


Signé : Général Jean Bébel Bokassa
Président de la République de Centrafrique

     Le Canard Enchaîné précise que c'est en avril 1973 que Giscard a reçu la plaquette dont la valeur globale est estimée approximativement à un million de francs (environ 150000 euros). D'après la loi, seul le président de la République est dispensé de déclarer en douane, à son retour en France les cadeaux reçus à l'étranger. Or, en 1973, Giscard était Ministre des finances donc tuteur de l'administration des Douanes. A-t-il déclaré ces diamants ? La question est posée. Elle restera sans réponse.
     Le Canard va révélé également que Giscard d'Estaing n'est pas le seul bénéficiaire de ces diamants de Bokassa. En effet, ces deux cousins germains en ont, eux aussi, reçus, ainsi que son conseiller et deux autres ministres.
     A l'Elysée, depuis la parution du
Canard Enchaîné, on s'affole. Giscard consulte ses conseillers sur la position à adopter. Ils luis conseilleront de publier d'urgence un communiqué. Malgré tout, il ne dira rien et ne démentira rien non plus.
     Le 17 octobre,
Le Canard publie une nouvelle liste des cadeaux offerts par Bokassa. A la plaquette d'environ un million reçu en 1973, s'ajoutent un beau diamant de 1970, une plaquette de petits diamants de 1972 et une plaquette d'une vingtaine de carats. Les semaines passent et les explications ne viennent pas.
     Le 27 novembre 1979, le Président Giscard d'Estaing décide de se justifier face à trois journalistes. Il ne le fera pas clairement
     Le Canard Enchaîné avait alors révélé une affaire scandaleuse et juteuse mettant en accusation plusieurs hauts politiques 
    de détournement de fonds.

     La feuille d'impôts de Jacques Chaban-Delmas

     A l'époque où le ministre des finances se nommait Valéry Giscard d'Estaing, une loi avait été instituée sur l'avoir fiscal ce qui avait permis à Jacques Chaban-Delmas de ne pas payer d'impôts de 1967 à 1970 alors qu'il était Président de l'Assemblée Nationale puis Premier Ministre.
     En effet, tout en bonifiant ses actions, le mécanisme de l'avoir fiscal l'exonérait d'impôts.
Le Canard Enchaîné avait publié la feuille d'impôts du politique et donc révélé l'affaire au grand public en 1972.
     On peut donc aisément comprendre en quoi la candidature de Chaban à la présidentielle s 'en était trouvée singulièrement compromise.

Jacques Chaban-Delmas

     Le prêt de Pierre Bérégovoy

     Avant que Pierre Bérégovoy soit Premier Ministre sous Mitterrand, il a fait un emprunt légal sans intérêt de un million de francs à un homme d'affaire nommé Patrice Pelat qui était également un proche ami de François Mitterrand. Il utilisa cette somme pour s'acheter un appartement. Plus tard, il remboursa la somme avec ses propres indemnités de ministre, ses économies ainsi qu'avec des objets de collection.
     
Le Canard enchaîné joua un rôle important dans cette affaire en publiant la lettre du notaire prouvant la légalité du prêt.
     Certaines personnes ont alors commencées à faire courir des rumeurs comme quoi Monsieur Bérégovoy n'aurait jamais remboursé cet emprunt, que cette somme n'était qu'un simple peau de vin .Ce dernier du alors démontrer que ce prêt était tout à fait légal et qu'il l'avait remboursé avec son propre argent. Suite à ces accusations sa dignité fut ébranlée et Pierre Bérégovoy ne réussi pas à «remonter la pente». Il meurt le 1 Mai 1993 à Nevers, dans des circonstances étranges.

     Aujourd'hui ce sujet déferle la chronique car une polémique plane encore sur sa mort : meurtre ou suicide ?

Pierre Bérégovoy

     Nous avons pu donc découvrir en quoi, concrètement, Le Canard Enchaîné était un journal satirique et d'investigations. En effet, à travers les grandes affaires révélées dans cet hebdomadaire, la plupart ont fait scandale et ont révélé des faces cachées et des abus du pouvoir français le plus souvent.

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